21 mars 2001

Decidement, je suis amoureux des bus indiens. Pour quitter notre douce montagne et notre petit resto sympa a Kodail, on a pris le bus. En fait, on ne savait pas, mais c’etait un bus express, un peu plus cher, mais plus rapide. Pour gagner du temps, on ne s’est pas arretes moins souvent. Non, ici pour que les bus soient express, il faut prendre un chauffeur encore plus barge que les autres, qui fonce encore plus vite que les autres, au mepris des regles les plus elementaires de securite! Et quand on est sur une route de montagne, et en plus a l’arriere du bus, la ou on sent bien que les amortisseurs sont uses, c’est impressionnant, vous pouvez nous croire! D’ailleurs, on n’etait pas les seuls a se sentir remues, il n’y a qu’a demander a ce petit garcon ou a cette dame qui ont laisse en souvenir leur petit dej sur la route et dans l’allee du bus!!

Madurai, c’est une ville sympa. C’est assez gros, tres anime, mais en meme temps pas trop sature par la circulation. Il y a essentiellement des velos, des mobs, des chars tires par des boeufs (on en a vu plein, ils sont impressionnants avec leurs immenses cornes peintes) mais peu de voitures et de bus.

On a visite son temple, gigantesque. Entoures de plusieurs tours geantes (tres) chargees de sculptures representant des centaines de divinites colorees. Vraiment impressionnant. Mais le spectacle est aussi a l’interieur… Lourdes et ses vendeurs de Sainte Vierge en plastique, c’est pas grand chose a cote de cela!!! Ici, on vend des “bondieseries” a l’interieur du temple, mais il y a aussi des vendeurs de cartes postales, des dizaines de tailleurs qui font des fringues sur mesures sur leurs antiques machines a pedale et des vendeurs de n’importe quoi: des couteaux, des chaines, des colliers pour chiens, des brosses a cheveux… un vrai marche! Dans le temple! Et cote symbole et idoles, la aussi, ils laissent des religions sobres comme le catholicisme bien loin derriere. Ici, on s’agenouille devant Ganesh. Dit comme cela, cela fait divinite, mais a bien y regarder, c’est un gros elephant! Et puis il y a ce truc qui ressemble plus a de la magie ou de la superstition qu’a un acte religieux: partout, ils collent des “boulettes” de beurre sur les statues. Il y en a partout, on a l’impression de voir une salle de classe bombardee de boulettes en papier par les cancres du fond! Et en plus qui viseraient mal, il y en a partout… Sauf que cela degage une forte odeur de beurre rance… Mais bon, chacun ses croyances. Et comme disait l’autre, si Jesus etait mort noye, on aurait l’air malins avec un aquarium au dessus de nos lits.

22 mars 2001

Les indiens ont un petit signe bien a eux pour acquiescer: ils secouent ou penchent legerement la tete de gauche a droite. On croirait qu’ils disent “non” de la tete. Mais si on regarde bien, ils ne TOURNENT pas la tete de gauche a droite, mais ils la PENCHENT, ce qui est tres different. Au debut, on se fait avoir, comme Lionel tout surpris au resto quand le serveur disait “non” a tout ce qu’il commandait! Puis, il s’est mis a la mode indienne pour mieux se fondre. Les grands coups de tete venant du torse de ses debuts se sont transformes en dodelinements completement indiens! Et maintenant il smurfe allegrement toute la journee.

Le sport en Inde. Comme partout des qu’il y a des garcons, ca joue au foot. Sous le soleil accablant de midi comme le soir! Et plusieurs connaissent Zidane. Moins qu’en Jordanie tout de meme ou tout le monde nous en parlait des qu’ils savaient s’adresser a des francais. Decidement, les footeux, ils se ressemblent tous! Mais en fait, le veritable sport national leur vient des anglais: le cricket. Dix fois plus pratique que le foot, on y joue dans chaque ville, chaque quartier, chaque village, chaque champ. Meme les filles jouent au cricket a Kodaikanal, en survetement bien sur, ce serait rude en sari (vetement traditionnel des femmes indiennes)! Ca n’empeche pas qu’on n’a toujours pas compris les regles du jeu. (normal, c’est anglais!)

Quand de France, donc de loin, on parle de l’Inde, on pense toujours a un pays inquietant, sale, peu sur voire dangereux et ou pullulent les maladies. En fait, ce doit etre que l’Inde est meconnue et l’image de violence vient peut-etre des evenements sanglants lors de l’Independance. Sale, c’est assez vrai, il manque des poubelles et un serieux recurage des cours d’eau. La population hyper nombreuse n’y est surement pas pour rien. Je ne sais pas si c’est le cas mais j’ai presque envie de parler de surpopulation. Inquietant, c’est peut-etre une image basee sur l’idee d’un peuple aux visages severes et grouillant tant il est important. Un sourire en appelant un autre, l’inquietude tombe. Quant a la securite, on ne s’est jamais sentis menaces, de vols ou de quoi que ce soit (si ce n’est de se faire arnaquer mais ca, ce n’est pas bien grave). On etait moins tranquille en Italie et les evenements nous ont donnes raison. Alors stop aux idees preconcues. (facile a dire…). Et pour les maladies, on a de bons remedes et vaccins, et des precautions elementaires nous ont suffies jusqu’a present: ne pas boire l’eau du robinet, pas de fruits sans les laver a l’eau purifiee ou peles, se laver les dents (et oui, meme ca!) a l’eau purifiee avec l’hydrochlonazone et non pas avec le micropur comme ils disent dans le routard (ca ne sert qu’a conserver l’eau, pas a la purifier! donc ca ne nous sert a rien, on ne va pas se ballader 2 mois avec la meme eau dans la gourde!).

Cinq heures de train, une heure de bus, on est a Pondichery, la plus francaise des villes indiennes.

 

Couvert de dieux colorés
Couvert de dieux colorés
Couvert de dieux colorés
Couvert de dieux colorés
A l'intérieur du temple, des tailleurs en action!
A l'intérieur du temple, des tailleurs en action!
Char à boeufs avec cornes colorées s'il vous plait...
Char à boeufs avec cornes colorées s'il vous plait...
Char à boeuf. Photo prise dans un quartier populaire après une très longue balade à pieds. C'est dans ce quartier que nous avons été cernés par une dizaine d'enfants intrigués dans voir des touristes dans leur rue
Char à boeuf. Photo prise dans un quartier populaire après une très longue balade à pieds. C'est dans ce quartier que nous avons été cernés par une dizaine d'enfants intrigués dans voir des touristes dans leur rue