20 juillet 2001

Soyons fous, louons des vélos! Quelle idée étrange vu l’état de nos fesses! Oui, mais Angkor est le seul endroit où il y ait encore des arbres! Profitons de la fraîcheur pour faire la balade d’une vingtaine de kilomètres en bicyclette.

On a l’impression que le gouvernement veut donner une image positive du Cambodge aux très nombreux touristes qui n’en voient qu’Angkor. Non seulement ici les arbres sont toujours debout (et magnifiques avec leurs 50 mètres de haut), mais surtout il y a des panneaux indiquant en anglais “protégeons notre environnement”, “veillons sur nos arbres” et deux pépinières au moins sont dans l’enceinte du site, sur le passage des touristes… Quand on sait ce qu’a fait des forêts le gouvernement, on ne peut qu’être extrêmement surpris…

Dans Angkor Thom par où nous commençons, nous avons visité le Bayon avec ses 54 tours gothiques ornées de 200 visages monumentaux et ses bas-reliefs, le Baphuon (en cours de rénovation), l’enceinte royale et le Preah Paillay plus sauvage. C’est sensé être boudhiste mais on voit très nettement l’influence hindoue (lingam symbole de Shiva partout). C’est l’école française d’archéologie qui est chargée des rénovations. Et il y a du boulot!

Mais beaucoup a été réalisé, on s’en aperçoit lorsqu’on arrive au Ta Prohm, temple qui a été laissé dans l’état où il a été découvert en 1860. C’est extraordinaire. Malgré la puissance dont l’homme a fait preuve en construisant ces temples immenses, la nature a réussi à reprendre ses droits. D’immenses arbres poussent un peu partout, s’élançant à plus de 60 mètres vers le ciel. On se demande comment ils ont fait pour pousser sur les pierres! Et aujourd’hui, de nombreux pans de murs du temple semblent tenir debout uniquement grâce à l’enchevêtrement des racines qui les emprisonnent. Ces racines appartiennent aux arbres qui les écrasent par ailleurs. Spectacle impressionnant. Ce temple “sauvage” est notre favori. Encore quelques kilomètres dans la forêt et nous voici à Angkor Vat. Plus simple que le Bayon, il est aussi plus grand. Constitué de plusieurs enceintes entourées d’eau, son coeur auquel on accède au terme d’une allée longue de 475 mètres sur 9,5 de large et dont la tour centrale se dresse à 55 mètres au-dessus du sol, est composé de trois niveaux. Celui du bas comprend de superbes bas-reliefs relatant surtout la guerre mais aussi la vie de tous les jours. Pour accéder au troisième, il faut escalader un “escalier” de pierres aussi raide qu’une échelle! Ca fout la trouille!

Il y a beaucoup de temples à Angkor. Tous ne sont pas l’oeuvre d’une même époque. En fait, l’empire khmère a édifié ces temples de 802 à 1432, donc sous le règne de plus de 20 monarques différents qui ont fait ériger des cités entières en l’honneur de leurs dieux et… d’eux-mêmes! Tout cela donne 9 époques de l’architecture angkorienne. Certains édifices ont été détruits pendant les guerres (par les Chams par exemple en 1177), reconstruits, modifiés, complétés. Presque tous sont colossaux et leur construction n’a pu être réalisée que grâce à une main d’oeuvre pléthorique, non payée le plus souvent et complètement exploitée. Sans compter qu’il en fallait du monde pour entretenir ces temples! Rien que pour le Ta Phrom, ce paradis des tours, des cours étroites et des petits couloirs aujourd’hui envahis par la vegétation, il fallait près de quatre vingt mille personnes! Dont plus de 2700 étaient des officiels et 615 des danseurs! Voilà, ainsi s’achève ce paragraphe culturel.

Le soir, on a rencontré Mathieu et Stéphane, deux français en vacances. A Phnom Penh, ils logeaient dans ce qui s’est avéré être un hôtel de passes tenu par un australien. Ce dernier ne voulait pas croire qu’ils n’étaient pas intéressés par la prostitution!!! Ils ont du le lui expliquer pendant 10 minutes avant qu’il ne se laisse convaincre…

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