6 septembre 2001

Les argentins sont vraiment des fils de colons. Il y en a de tous les types, des espagnols aux cheveux noirs et peau foncée aux blonds aux yeux bleus, et plein de mélanges entre ça, sans compter les descendants des indiens métissés.

Aujourd’hui, on va voir les baleines! il pleut, temps breton, pas de chance. Mais ce n’est pas grave puisqu’on va voir les baleines. Dans le golfe de la péninsule de Valdez, il y en a une trentaine, et dans toute la zone entre 1000 et 2000. Ca serait bien malheureux si on n’en voyait pas au moins une! Dans le monde, il y en a environ 7000. Depuis qu’on les protège ces baleines franches, leur population croit de 7% par an, mais avant d’être chassée de façon moderne, elles étaient plus de 100000. Aujourd’hui il ya encore au moins 2 pays qui la chassent malgré les lois internationales: le Japon et la Suède ou la Norvège, je ne sais plus, avec leurs bateaux usines, ils revendent entre 80 et 100 dollars le kg de viande. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour de l’argent.

Elle mange du crill (petits crustacés), c’est une baleine à fanons. Elle vit dans l’Antarctique et mesure jusquà 16 mètres dont 25% pour la tête et… 2 mètres pour le pénis chez les mâles qui sont plus petits que les femelles. Testicules assortis, 400kg chacun! A Valdez, elles viennent mettre bas et s’accoupler. Le baleineau mesure jusqu’à 5 mètres à la naissance et boit 200 litres de lait par jour ce qui le fait grandir de 3 ou 4 cm quotidiennement! Tout ça on l’a appris au musée à l’entrée de la péninsule.

On arrive à Puerto Pyramides. On monte dans un petit bateau, on est 5 plus le capitaine et une jeune fille qui nous explique tout. Un tracteur nous pousse à la mer. Ho, là-bas, à 300m, il y a une baleine! On fonce vers le jet d’eau et de vapeur qui jaillit. On s’approche toujours plus près. On a tous les yeux qui brillent d’exitation et un large sourire béat incontrôlable qui nous remonte les oreilles et nous donne l’air fin…Impressionnant. Beau? Non pas vraiment à cause des callosités sur la tête et de la curieuse forme de la bouche, mais c’est géant. 15 mètres, énorme! Elle est curieuse, enfin, il (paraît que c’est un mâle). IL sort un oeil, nous regarde, plonge à 5 ou 6 mètres sous le bateau, on le suit grâce à ses callosités blanches, surgit de l’autre côté en soufflant l’air par le dessus de la tête, se met sur le côté, bat de la nageoire dans l’air, en frappe l’eau, fait la planche pendant 5 minutes ventre en l’air, cherche le contact, surgit du fond, nous touche en faisant surface et en remuant fort le bateau! Et puis, après 20 minutes de jeux, il s’éloigne, peut-être attiré par les plafs immenses que font ses copains plus loin. Et puis lui aussi, à 30m de nous, il se met au sport. Salto! C’est impressionnant de voir une telle masse sortir de l’eau, jusqu’au niveau de la queue, sembler rester suspendue en l’air et… retomber dans une immense gerbe d’eau. Et qu’elles sont gracieuses!

Le capitaine a repéré ce qui lui semble une mère et son petit. On s’aproche. C’est une mère d’environ 16 mètres, c’est une mère accompagnée de son “petit” d’environ 3 mois qui mesure déjà 5 mètres de long. C’est aussi la largeur de la queue de sa mère! Et eux aussi virevoltent autour de notre petit bateau. La mère nous salue la queue hors de l’eau gracieusement, elle fait le piquet. Elle reste comme ça quelques minutes, descend un peu, remonte, le tout très délicatement. Bref, c’est extraordinaire. Sur le bateau, on est tous tout fous, les yeux brillants d’excitation, on saute d’un bord à l’autre pour ne pas perdre la baleine des yeux, les appareils photo mitraillent, on doit avoir 36 photos de la queue de la baleine en l’air, sa posotion favorite! A mesure que le temps passe, qu’on voit plein de baleines à portée de main, si gracieuses et si curieuses, on a la mâchoire qui se décroche. On ne s’habitue pas, si bien qu’à la fin, on a tous la mâchoire par terre! Plus d’une heure avec les baleines et près de 50 photos plus tard, on retourne à la plage. On a des images plein la tête pour un bon moment.

Puis on va voir les loups et les éléphants de mer. Nous sommes en surplomb, sur une falaise. En sápprochant on entend comme le bruit que ferait un troupeau de vaches. Ce sont eux! Ils vivent en bonne intelligence. On a même vu un mâle éléphant (2500 kg, 5m de long!) avec une femelle éléphante allongée sur son flanc et… 2 femelles loups de mer confortablement installées sur son dos!!! Un éléphant de mer ne bouge pas hors de l’eau, il est trop bien armé pour vivre dans les eaux glacées. Sur la plage, s’il bouge trop, il peut mourir de chaud! Il n’a pas de système pour évacuer la chaleur et vu son poids, le moindre mouvement est un gros effort.

En route on voit des salines, des lacs aux eaux roses peuplées de petits crustacés,ceux-là même que mangent les flamands.

Le soir, on s’arrête à une plage, la marée est haute. Plein de couples mère-enfant baleines se reposent à une dizaine de mètres du bord en nous observant. Géniales les baleines!

7 septembre 2001

Aujourd’hui il fait grand beau temps. Tout comme avant hier d’ailleurs. En fait, en 3 semaines, on a eu une seule journée pluvieuse et c’est celle qu’on a choisie pour aller voir les baleines. Mais peu importe, c’était vraiment extra, c’est bizarre, il y a comme ça des animaux qui font rêver: les dauphins, les baleines, les limaces aussi. On est donc un peu triste de devoir partir, on serait bien aller voir encore les baleines. En plus, on a eu beaucoup de chance ici à Puerto Madryn. On cherchait une chambre et on a trouvé un vrai studio. Avec cuisine et superbe salle de bain rien que pour nous. On est presque aussi triste de quitter notre appart que nos baleines. Pour remonter vers Buenos Aires, on a choisi le bus de la compagnie Los Pinguinos. Peut-être pour pallier le fait qu’on n’en verra pas cette fois-ci. Il y a une colonie d’un million de pingouins tout près d’ici mais ils ne viennent que dans deux semaines les ballots! Et puis, Los Pinguinos, c’est peut-être bien aussi parce qu’ils sont les moins chers! Du coup, il n’y a pas de repas dans le bus, l’écran télé est minus, la cassette qu’ils passent est minable et le chauffeur aimable comme une porte de prison.

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