1 octobre 2001

Après une bonne nuit dans notre joli dortoir où nos 6 lits sont bien alignés et où Joël a bien toussé, on repart. Hier nous étions dans le désert de sel, aujourd’hui, journée volcans! On roule à travers cratères et sommets enneigés à plus de 5400 mètres. Pas nous, les sommets… C’est superbe. Histoire de faire un petit rappel, on traverse un autre salaar. C’est génial de rouler sur ces lacs blancs. Mais celui-ci est peu profond donc non exploité. La route est très variée, déserts de sel, de pierres, de sable, volcan qui fumote. De temps en temps on retrouve une végétation faite de touffes d’herbes jaunies, hirsutes et brûlées par le vent ou de buissonnets verts de 30 à 40 cm ou encore de mousse rase vert pâle dure comme la pierre. Le ciel est bleu éclatant, les pierres grises, le désert tantôt brun, tantôt crème, tantôt rouge. On voit en fait l’érosion en cours. Des montagnes costaudes, d’autres transformées en tas de pierres, les déserts de pierres, d’autres de gravillons, et enfin les déserts de sable plus ou moins fin. Encore quelques millions d’années et on aura du sable partout?! On est à 4400 mètres, en plein milieu d’un phénomène géologique dont on voit les phases: les montagnes qui se désagrègent.

Beaucoup plus artificiel et cependant fort bien camouflée, on atteint une caserne extra perdue dans ce désert. On se croirait dans un album de Tintin, ça vaut le détour! Mais vivre là, ça doit être moyen rigolo. L’unique occupation de la journée est le contrôle des passeports. Hé oui, le Chili n’est pas loin.

Etape suivante à 4200 mètres. On dirait qu’on se balade par thèmes! Les lagunas et leurs trois espèces de flamands roses! On assiste à une succession de lagunas, ces petits lacs étendus mais peu profonds, 30 à 40 cm, de toutes les couleurs. On démarre par la laguna Cañapa verte et bleue, pleine de flamands. Puis on enchaîne: la Hediona bleue pâle et blanche où on déjeune, la Chiarkoka marron, la Honda gris crayeux aux bords verts jaunes, la Kawasaki avec des motos. Non, celle-là n’existe pas encore. Et enfin la laguna Jamaitras blanche où s’abreuvent oiseaux et vigognes. C’est un régal pour les yeux, même pour Geneviève dont les lunettes ont cassé et qui sont réparées grâce à un cordon accroché sous le menton, comme quand les héros de bandes dessinées ont mal aux dents… ou pour oeufs de Pâques!

Thème suivant, le désert de Siloli, 80 km de désert d’un ton brun chaleureux. Là encore, des mirages. On dirait que le ciel mange les montagnes, un lac apparaît, grandit puis disparaît, laissant place aux montagnes bien réelles. C’est dans ce désert qu’on voit un drôle de rocher sculpté en forme d’arbre, “el arbol de piedra”. C’est là aussi que Lionel a bien failli perdre son chapeau! Quel vent! Il a dû courir derrière! Faire du sport! Et à 4400 mètres dàltitude en plus! Fallait-il qu’il y tienne à son chapeau du Cambodge.

Des couches blanches, rouges, bleues, du flou dû à la chaleur, on arrive à la laguna colorada perdue en plein désert. Dedans, des micro organismes et algues marines dont se nourissent les flamands. Quand il y a du vent, ça colore la lagune en rouge. Dans cette lagune, du borax, ce minerai non métallique utilisé pour faire du verre ou de la céramique grâce à une réaction chimique avec de l’acide sulfurique. Mais il est tard, on reviendra demain. En route pour 5020 mètres, soyons précis, où nous allons passer la nuit. Les autres jeeps restent ici à se geler, nous on part là-haut sur le volcan qui fournit de la chaleur: douche chaude et chauffage naturel! On dîne en T-shirt, il fait moins 10 à moins 15 degrés dehors… On est seuls avec les ouvriers de cette usine de traitement du borax. Accueil génial. On a tout de même un peu peur de se perdre car le lieu est prévu pour 150 personnes, il y a des chambres partout, les couloirs sont immenses, la salle à manger aussi. Il n’y a que 14 ouvriers qui préparent l’ouverture de l’usine, leur cuisinière et nous, dans notre chambre à lits superposés.

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