27 octobre 2001

On est à Guaranaremin. Et malgré notre odeur de transpiration et nos T-shirts brunis par la poussière de la piste, tout se passe bien à la douane bolivienne. Un tampon et ça y est , on a quitté le territoire bolivien. Pour entrer sur le territoire brésilien, il faut traverser le Rio Madera, frontière naturelle entre les deux pays. Il n’y a pas de pont, on s’embarque sur de petits bateaux avec Roy, LE touriste qui était dans le bus avec nous. Premier contact plutôt chaleureux, les brésliens ont l’air sympas, accueillants et souriants. Voire riants. On discute avec deux types sur le bateau qui nous parlent de leur pays, de foot et qui veulent tout savoir de notre voyage. Le plus jeune, au teint foncé, fait la traversée avec son vélo et… une cargaison de clous. L’autre, la quarantaine, bien sapé, blanc, barbu et bien portant tient à nous accompagner pour nous montrer où se trouve la police fédérale qui nous tamponne, dans la bonne humeur, nos passeports. Malheureusement, ces ballots parlent portugais et nous on a appris l’espagnol… Enfin, c’est officiel, on est au Brésil.

Gros changements depuis le passage de la frontière. Retour à la civilisation type occidentale. De l’autre côté du fleuve, en Bolivie, il y a des mobs partout. Ici, elles ont laissé leur place aux voitures, dont beaucoup semblent neuves. La banque est climatisée, ça fait du bien, même si les distributeurs refusent nos cartes de crédit. Les rues sont propres et asphaltées, des supermarchés partout (de petite taille mais quand même), des grosses enseignes plein les rues. Un peu de sport, une heure de marche sous le soleil de plomb avec les sacs à dos pour rejoindre le terminal des bus. On est épuisés et affamés. ON mange notre premier repas brésilien dans un restaurant super clean: un steack cuit comme une semelle mais bon quand même, du riz, des haricots rouges, des spaghettis (miam miam) et de la salade. Et le tout pour 3 riels, 9FF, ça va…

On pue toujours autant et nous voilà à nouveau dans un bus. Bonne nouvelle, il est climatisé. Youpi! Tout comme la remontée de la Bolivie, la route -asphaltée cette fois, même si d’énormes trous obligent le bus à freiner bien souvent- longe la forêt. Ici, il y a des lignes électriques, mais ça c’est le progrès. La forête amazonienne ici aussi est réduite, cultivée. On voit plus d’usines de planches que de grands arbres debouts. Mais ça aussi c’est le progrès.

Cinq heures après, ça y est on est déjà à Porto Velho. “Déjà”, parce que le bus climatisé était tellement confortable qu’on aurait aimé rester s’y reposer quelques heures encore. Arrivés au terminal des bus, on se fait alpaguer par un gars qui nous propose un bus pour Manaus. Ca tombe bien, c’est là qu’on veut aller. Quand je pense que certains ballots affirmaient qu’il n’y avait pas de bus… Heu… en fait de bus, c’est un bateau. Ou alors il y a l’avion. Une heure et 900 FF pour l’un contre 3 jours et 270 FF pour l’autre. On hésite quelques minutes ce qui paraît une éternité vu que le bateau, lui, part dans un quart d’heure! Mais bon, pas facile… le bateau, ça a l’air très chouette, remontée du Rio Madera et de l’Amazone (en personne s’il vous plaît) mais cela nous fait arriver le 30 octobre au matin, et on a un avion pour Rio 4 jours plus tard… Et à Manaus, on veut aller faire un tour d’au moins trois jours dans la jungle. En théorie, ça colle. Bateau, mardi matin on arrive, on organise le tour et on part dans la foulée. Mais c’est juste, pas grave, on tente.

Un taxi nous emmène au port où… pas de bateau. On est entouré par 3 ou 4 personnes qui commencent à partir on ne sait oú avec nos sacs. On ne comprend rien, ça parle fort, vite et en plus en portugais. Finalement on se retrouve avec Roy dans une petite barque à moteur et on rejoint notre bateau. On n’a même pas eu le temps de faire des courses, mais normalement tout est inclus, alors pas de panique. Roy, lui, a pris la formule économique. On aurait aimé la prendre aussi mais il fallait être équipé d’un hamac. Alors déjà qu’on n’a pas eu le temps de s’arrêter chercher de l’eau!

Le bateau est assez grand (une trentaine de mètres de long) et possède 2 étages. En bas, ce sont les marchandises et en haut un énorme pont couvert avec deux très longs bancs sur les côtés. Accrochés au plafond, de longues poutres en bois vont de l’avant à l’arrière. Et sur ces poutres, les gens accrochent leur hamacs. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les couleurs, c’est génial. Ils sont vraiment les uns à côté des autres. Nous, on a une cabine avec un ventilo et des lits superposés. Au moment d’embarquer, il y faisait une chaleur horrible, mais bonne nouvelle, ils ont de la bière fraîche. Moment de détente sous la brise provoquée par le mouvement du bateau après toute cette route et tous ces bus enchaînés un peu rapidement. Autre bonne nouvelle, il y a des douches. La dernière remonte à hier matin, ça ne paraît pas si loin, mais avec la transpiration et la poussière… Roy, lui, a fait encore plus fort que nous, il a enchaîné tout ça avec un bus depuis La Paz, le fou!

Sinon, il y quand même un truc embêtant, rien à manger ce soir. Heureusement, on a des biscuits et… de la bière. En allant se coucher, ouf, il fait bon dans la cabine, on ne va pas mourir de chaud. C’est chouette de dormir dans un lit.

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