28 octobre 2001

C’est confirmé, notre bateau arrive le 31 au matin et non pas le 30 comme nous l’avait promis, juré, craché le gars qui nous a vendu les billets. Empaffé… Le petit déj est plutot basique: des gateaux secs, de la margarine en guise de beurre et du café déjà sucré. Damned moi qui ne l’aime que noir. Bref on commence à se dire que c’est trop bête de ne pas avoir eu le temps de faire quelques provisions avant de partir. Ce qui est bien par contre, c’est qu’il y a de l’eau dans un distributeur, qu’elle est fraîche et claire… pas comme l’eau du fleuve… Et puis, il y a un arrêt de prévu à Humaita. On s’y arrête vers 9H00. Gâteaux, pommes, melon et autres fruits aux noms inconnus, on fait le plein. On retourne vers le bâteau, on n’a même pas 5 minutes de retard mais il est déjà parti. On se retrouve avec 3 brésiliens dans une pirogue qui nous ramène jusqu’à lui.

Vers 11H00, on déjeune et on se dit que les provisions, à peine achetées, vont peut-être être superflues. C’est hyper copieux, pas très léger mais plutôt bon. Du poulet cuit dans une petite sauce brune, du poulet encore mais avec une autre sauce, du riz, des haricots rouges, des pommes de terre, et des pâtes. Le tout à volonté. Je crois qu’on aura assez de féculents. Bref, on est repu. L’après-midi passe assez rapidement, on glande, on bouquine et Marion regrette de ne pas avoir de hamac. Mais il paraît que demaon on change ded bateau, peut-être aurons-nous le temps de mettre pied à terre pour lui en trouver un.

Le bateau est rempli de papis et mamies, on est les seuls touristes. Ambiance authentique et sympathique. Le paysage est un peu monotone, masi on ne va pas se plaindre, on remonte la fameuse forêt amazonienne, un nom qui fait rêver. Les arbres sont plus imposants que ceux qu’on avait vus jusqu’ici, dommage que le bateau soit un peu loin du rivage.

29 octobre 2001

Petit déj à 6H30 et changement de bateau à 9H00. On est à Manicoré, une ville sur la route du fleuve. On charge nos sacs à dos et on rejoint un autre bateau. Il est plus grand, le bois du premier a été remplacé par le métal et le plastique. Ca cafouille un peu mais on finit par avoir une cabine… avec climatisation! En plus, on a le temps d’acheter unn hamac, le bateau ne repart qu’à 13H30. Ils vendent de jolis hamacs presque partout, mais on n’a presque plus d’argent. On vit avec les 300 bolivianos qu’on avait échangés à la frontière et qui nous ont déjà pas mal servi pour le bus, le taxi et… les bières. Alors on va à la banque où les distributeurs avec les autocollants “visa” nous disent en anglais et en portugais qu’ils ne peuvent pas prendre nos cartes et qu’il nous faut trouver un distributeur avec un autocollant “visa”!!! Mais bon, il y a moyen d’obtenir de l’argent au guichet. Un gars part avec notre carte… on attend… au moins 30 minutes… mais ça y est, c’est fait, on est riche. On va pouvoir acheter… de la bière! Mais aussi un superbe hamac, Marion est contente comme tout.

On se dépêche un peu, il n’est pas loin de 11H00. A table. Mais le temps passe et rien n’arrive. On se renseigne et on apprend que vu l’heure de départ du bateau, il n’y a pas de déjeuner prévu. On retourne à terre, on se grouille, déjà deux fois qu’on fait attendre le bateau et qu’on doit le rejoindre en pirogue! Quelques petits trucs chauds au fromage et à la viande, genre chaussons, et on court vers le bateau. Ouf, il est encore là.

Et pour un bon moment, il repart à 18H00 seulement. Ca n’arrête pas ded charger, la cale du bateau est pleine à craquer, il y a de tout, des bananes, des planches, des caisses, des tomates, des sacs…

On nous sert notre dîner dans notre cabine. Le luxe! Le repas ressemble fort aux deeux premiers pris sur l’autre bateau. On se retrouve sur celui-ci avec plusieurs personnes qui étaient déjà sur le premier. Parmi elles, Géraldo et Francisco, deux brésiliens avec qui on prend un pot et avec lesquels Marion et Roy passent l’après-midi à jouer aux cartes. Au kilo de merde… Ca se passe sur le pont, qui est au-dessus. Il y a là unn bar tenu par une femme super sympa qui nous raconte plein de trucs qu’on ne comprend pas. A côté du bar, un autre comptoir sur lequel trône une télé géante. Devant le tout, deux enceintes, géantes elles aussi, qui distillent à fond de la chouette musique brésilienne.

Le soir, on regarde d’un oeil distrait Halloween avec Jamie Lee Curtis et en portugais. Quand le bateau tourne, il faut repositionner l’antenne parabolique. La fille du bar se précipite dès que l’image saute pour aller tourner l’antenne dans le sens opposé à celui du bateau. Nous, on a arrêté un peu la bière pour boire… un petit vin brésilien. Très sucré, on dirait presque du kir. Santé! Salud! Prosit! Roy est allemand…

30 octobre 2001

Plein de fruits au petit déj, ça fait du bien, parce que les autres repas, tout le temps identiques, sont bons mais pas vraiment diététiques. A 9H00, on est déjà prêts à glander pour le reste de la journée. Roy ne veut toujours pas nous croire qu’il y a dans ces fleuves d’Amazonie des dauphins roses. Pourtant, il en a vu de ses yeux. Mais avec toute la bière qu’il s’enfile, il a cru à des visions. Et comment faire autrement que de les voir. Il suffit de rester 10 minutes avant d’en voir sauter un à la surface de l’eau. Ils ne sont pas tous roses, mais quand même…

Geraldo insiste pour nous offrir un coup… une bière évidemment. Heureusement que Roy a appris un peu le portugais, c’est pluss facile pour discuter. Marion, elle, a bien du mal à sortir de son hamac. Déjà parce qu’elle y est bien, mais en plus, aujourd’hui, son mal de gorge qu’elle traîne depuis le bus qui nous a amenés au Brésil, s’est un peu agravé. Elle a un peu de fièvre. On profite d’une escale à Borba pour aller chercher quelque chose à la pharmacie. Cette ville, ou plutôt ce gros village, est vraiment paisible, planté au bord de la rivière. Et puis, il est tout bleu… beaucoup de maisons, le kiosque de la place, l’église, les bancs, les balançoires pour les gamins… Un peu plus loin trône la statue d’un moine! Elle est géante, au moins 10 mètres, plus sans doute. Comme pour affirmer aux sceptiques que les gens ici sont croyants… Les heures passent, la forêt défile, les bières se vident, les vessies se remplissent et se vident, les pages de mon bouquin se tournent, les gens se balancent dans leur hamac, la musique rythme le tout par dessus le terrible bruit du moteur. Ce soir, on se couche tôt, tant d’activités, ça use…

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