10 novembre 2001

Il est 5h00 du matin et les coqs du centre ville de mexico chantent le lever du jour! Hé oui, il y a des coqs partout, c’est pour les combats de coqs paraît-il. Je n’en sais rien, je n’irai pas vérifier. Notre avion est à 12H45 mais il faut être 2 heures avant à l’aéroport! Pour un simple vol intérieur, sont fous ces mexicains. on fait donc nos sacs et on descend dans le métro. Pratique, c’est juste en face de notre hôtel.

Cent mètres avant l’aéroport, on se trouve un grand verre de jus d’oranges pressées et des pâtisseries locales. Miam pour le petit déj. On reçoit nos cartes d’embarquement et ça y est, on est prêts à partir. Le seul problème, c’est que l’avion est dans deux heures. On se trouve des chaises, peu confortables, et on attend. Un peu plus loin, il y a une bande de fous furieux, ils ont un tambour et mettent l’ambiance dans tout l’aéroport. A voir leur dégaine, ils ont tout l’air d’être des supporters en train d’attendre la venue de leur idole, un joueur de foot peut-être. On finit par décoller et atterrir à Mérida dans le Yucatan. Une région que j’appréhende un peu, il paraît que c’est le lieu de vacances des nord américains (hé oui, les mexicains, les boliviens et autres sont aussi des américains, même si ceux du nord leur volent la vedette et s’accaparent le nom) venus pour profiter du soleil, de la mer et des prix sans doute plus intéressants que ceux de Californie ou de Floride.

Vers 14H00, on prend le bus direction le centre ville. Facile de se repérer dans cette ville, les rues n’ont pas de noms mais portent un numéro. Celles orientées est-ouest sont impaires, et celles orientées nord-sud sont paires. Il ne reste plus qu’à se rappeler que le centre ville, c’est-à-dire la place appelée “zocalo” comme partout dans ce pays, se trouve au coin de la 60 et de la 61 et le tour est joué. Même si avec mon sens légendaire de l’orientation, je réussis à partir systématiquement dans le mauvais sens. On trouve un hôtel pas loin du centre. Même prix qu’à Mexico mais sans téloche. Tant mieux finalement… Un petit tour du côté de l’office du tourisme très bien organisé où une fille charmante nous donne tous les renseignements sur les bus pour les sites mayas et sur les festivités du week-end.

La ville est assez étendue mais basse. Les rues et les trottoirs sont recouverts de larges pavés plats. Les maisons font un peu penser à l’Espagne avec leurs façades claires et colorées. Une ville accueillante et très vivante où la municipalité semble faire vraiment pas mal de boulot. D’ailleurs ce soir à 20H00, il y a la “noche mexicana” organisée sur une place un peu loin. En attendant, on se boit quelques bières (de la Sol) dans un grand bar ouvert sur le Parque Hidalgo, une autre place, encore, de la ville.

Et puis, l’heure arrive. Un petit tour à la nuit mexicaine. Il y a pas mal de monde. Pas mal de touristes, dont certains sont mexicains. Quelques petits stands vendent des produits artisanaux. Et puis, il y a la scène où se produit un groupe de mariachis. Marion adore, ça fait partie du mexique me dit-elle. J’ai un peu plus de mal à accrocher, musicalement on peut même dire que je trouve ça assez horrible. De retour vers l’hôtel, on s’arrête un peu sur le Zocalo où un groupe de jeunes fait un petit concert en plein air. C’est un peu moins folklorique mais ça bouge pas mal. Mais on est fatigué. J’ai toujours du mal avec le décallage horaire et le matin c’est vers 5H00 que je me réveille. Alors au lit.

11 novembre 2001

C’est pour cette raison qu’on a pris l’avion pour Mérida dans cette région colonisée par les USA. Alors il va bien falloir y aller, et puis bonne nouvelle, c’est gratuit aujourd’hui. Au terminal de bus, Marion se débrouille comme une grande pour acheter les billets pour Uxmal, c’est là que nous allons. Toute seule et en espagnol, ça a beau faire quelques semaines voire quelques mois qu’on se débrouille plutôt pas mal avec cette langue, n’empêche qu’elle est toujours aussi satisfaite après chaque conversation, si minime soit-elle. Et à chaque fois, elle arbore son petit sourire fier… Une langue qui lui plaît bien apparemment. Ce n’est pas le cas de ce couple de jeunes français devant nous. “a quel hora lé derniero bous pour Chichen Itza? et apres, possiblé partir pour Cancun?” on dirait qu’ils ont appris l’espagnol avec Greg…

Bus normal, plutôt bien mème, on traverse un paysage pas franchement intéressant. Tout plat, où prés et arbres quelconques défilent sans se lasser. Un paysage qui ne laissera pas un grand souvenir même si l’arrivée est un peu vallonée et la forêt un peu plus jolie.

On a pris un billet aller-retour et le retour est prévu à 14H30. Il est à peine 9H30 et on se demande si ça ne va pas être un chouille longuet tout de même. Dès l’entrée sur le site, on est en face du monument le plus connu d’Uxmal: la pyramide du devin. Quelque chose comme 40 mètres de haut, une base ovale. La montée est raide et fortement conseillée pour la vue… mais interdite en ce moment. Tant pis. Je me repose un peu à l’ombre pendant que Marion fait plusieurs fois le tour de la pyramide et part, appareil photo à la main, à la chasse à l’iguane. Il y en a un chouette d’au moins 40 cm qui se balade par là.

Juste derrière la pyramide, il y a le quadrilatère des nonnes, appelé sans doute ainsi par les espagnols à cause de la ressemblance avec un couvent. Peut-être… Le site à connu son apogée vers le 10ème siècle, bien avant l’arrivée des conquistadores assassains qui n’ont pas eu à se donner le mal de le piller et de le détruire. Et puis, après une petite balade sous les arbres où on se perd un peu et où on se fait attaquer par les moustiques à la recherche d’un autre monument -fort peu intéressant d’ailleurs- on monte au sommet d’une autre pyramide, la Grande pyramide qui ne fait que 32 mètres de haut mais qui offre une chouette vue l’ensemble du site. Ca pousse à la réflexion. On se dit que quand même, il y a une triste ironie dans tout cela. Autour de 1520, les espagnols avec à leur tête Cortes, s’emparent des terres aztèques, rasent les cités, pillent les richesses, volent l’or, mettent en place l’encomienda -le travail obligatoire et gratuit pour les indiens. Aujourd’hui encore, les decendants de ces derniers doivent prendre les armes pour essayer de faire reconnaître leurs droits dans un pays où la majorité ne semblent pas tout le temps se rappeler du véritable génocide qui a eu lieu dans toute l’amérique du sud. Et à côté de tous ces malheurs et ces misères, une région riche comme le Yucatan tire tant de profits de ces sites aztèques et mayas, les vestiges d’une civilisation anéantie et mise en esclavage par leurs ancêtres… c’est pas joli joli messieurs…

Finalement, ces 5 ou 6 heures passent plutôt rapidement même si je traîne un peu les pieds. Je n’ai pas le mème entrain que Marion qui grimpe, court, descend, monte, examine, imagine comment cela devait être avant… Puis on retourne à Mérida. Encore une fête, organisée par la municipalité. Les mariachis sont en train de se donner en spectacle. C’est beaucoup plus amusant qu’hier soir où ils donnaient plutôt dans le sentimental un peu crooner mais à la sauce épicée. Aujourd’hui, c’est plus gai, les rythme sont franchement moins langoureux, ça passe beaucoup mieux. Et si je n’avais pas peur de me contredire alors que j’ai affirmé hier soir que c’était la musique la plus horripilante du monde, je dirais même que c’est plutôt agréable. Pas tout, pas tout le temps, mais là, c’est plutôt bien. Ensuite, les danses traditionnelles de l’autre côté de la place, mais pas facile de voir, il y a tant de monde autour. Et puis même, un spectacle de danse moderne juste devant la cathédrale et au moment de la messe. Que d’indescence! Tous ces corps dans ces collants moulants pendant la prière! Feriez mieux d’aller à la messe! A leur décharge, il faut préciser que l’église est pleine…

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