7 juillet 2001

La nuit dans le bus était vraiment pourrie. Les sièges n’étaient pas inclinables, en skaï bien collant, parfait pour transpirer, les sacs à dos sous les sièges et dans l’allée pour nous empêcher d’allonger les jambes. Et le chauffeur ne s’est arrêté que deux fois, de 8H00 du soir à 10H00 du matin! Et encore, la première fois, c’est qu’il n’a pas eu le choix, on avait crevé… En plus, c’est à croire qu’il a soigneusement évité les restos et autres WC publics. Les arrêts ont eu lieu en rase campagne! Sympa pour les filles qui avaient envie d’un arrêt pipi… merci chauffeur. Heureusement qu’on est devenu des petits malins, on avait fait le plein de Vache qui Rit, pains et eau! Une bouteille a largement suffi, de toute façon, je n’osais pas boire vu que je ne pouvais pas faire pipi! Et tout ça sur une route défoncée, un shaker toute la nuit. On est arrivé bien remué.

Nha Trang, la ville n’est pas terrible du tout, immense (plus de 200000 habitants) et sans charme. Par contre, la plage est super, très longue, propre et l’eau turquoise. Le tout est entouré de montagne. C’est la station balnéaire des vietnamiens. Partout, on voit les familles entassées à 10 dans un cyclo-pousse ou à 4 ou 5 sur un scooter!

8 juillet 2001

Balade sur la plage. Qu’il fait chaud. Tout est désert aux heures chaudes, de 10H00 du matin à 4H00 de l’après-midi. Partout, on rencontre des vietnamiens très accueillants. Un moine en balade avec sa famille nous offre cacahuètes, fruits et boissons aux nids d’oiseaux (sic!); une famille propose à boire à Lionel; une vendeuse de bracelets et colliers édentée m’en offre un comme ça parce que ça lui fait plaisir, et pourtant, je ne lui ai rien acheté. Ambiance familiale, nombreux enfants, vendeurs de glaces en vélo, petits “restos” à une table s’installant devant les vagues au coucher du soleil, vélos posés ça et là sur la plage, mer de Chine chaude et petits crabes des sables. C’est ça la plage de Nha Trang. Elle est noire de monde par endroit, tout le monde se baigne. Contrairement aux plages européennes, ici, pas de serviettes ou de tapis de plage, tout le monde se roule dans le sable, petits et grands s’éclatent en faisant des châteaux et surtout il y a plus de monde dans l’eau que sur le sable. Forcément, ici pour être à la mode, il faut avoir la peau la plus blanche possible. Donc pas de bronzette, ce qui laisse le temps aux jeux et la baignade.

9 juillet 2001

Lever 5H00. Dur dur! Tout ça pour ne pas perdre de temps et profiter de la plage. C’est fou, il y a déjà plein de monde! Papis et mamies en train de faire leur gymnastique matinale suivie d’une petite trempette, mais aussi familles qui viennent profiter de la relative fraîcheur matinale. A 8H00, il est déjà trop tard. Les papis en pyjamas rentrent chez eux, suivis de près par les familles. Place aux nettoyeurs de plage.

Qu’est ce qu’il est fort le chtit Lolo! Qu’est ce qu’il est perspicace! D’abord, il a remarqué l’absence d’antennes paraboliques, alors qu’il y en a plein en Thaïlande et même au Laos. Ensuite, ça l’a étonné. C’est pas donné à tout le monde de s’étonner de l’absence d’antennes paraboliques. Et bien, le chtit Lolo, il s’est étonné, il fait partie de l’élite! (elle se foutrait pas un peu de ma tronche, celle-là!!!). Et puis enfin, il a deviné le pourquoi de tout ça! Avant même de lire l’explication dans le guide! C’est fou, non??? (si, si, elle se moque, c’est sûr) Et l’explication, c’est la censure perpétrée par le gouvernement bien sûr.

Certains jouent un drôle de jeu dans ce pays. Ils essaient de créer des ghettos à riches pour ne pas laisser échapper les moindres dollars : les bus d’hôtel en hôtel, les tours organisés, les restos, on a vite fait de se laisser entraîner et on se retrouve dans un petit monde parallèle où l’on visite le pays sans le visiter vraiment. Et pour nous garder prisonniers de ce monde virtuel, plus propre, plus occidentalisé où tous parlent anglais, on essaie de nous faire peur. Faut pas sortir, sinon on va avoir des problèmes! A la pagode des parfums, ce guide qui nous dit d’éviter le contact avec les locaux, que les gamins sont capables de nous assommer à coup de bambous. A Hoï An, la fille de l’hôtel, qui vendait aussi les tickets de bus, nous a prévenus que la balade en mob était dangereuse. En arrivant à Nha Trang, rebelotte! Le gars de l’hôtel nous met en garde contre de faux guides qui parlent anglais et des voleurs qui sillonnent la ville. Le soir, on reçoit des pubs papiers pour des bars, piscines sur la plage, du genre “une fois chez nous, pourquoi aller voir ailleurs”, “pas de vendeurs pour vous ennuyer et des gardiens pour assurer votre sécurité”. Le point commun de tous ces gens étant qu’ils ont toujours quelque chose à nous vendre. Alors, même si les vols existent sans doute -et comment les éviter quand il y a de telles différences entre les riches et les pauvres- nous on trouve que les locaux sont bien sympas, qu’ils valent le coup de sortir des restos et bars branchés et que les vrais dangereux ce sont ces crétins qui organisent cette paranoïa.

10 juillet 2001

Noire de monde avant 8h00 et après 16h00, la plage redevient déserte entre les deux. Seules quelques tâches blanches la parsèment, qui deviennent rouges alors que la journée avance! Ce sont les touristes occidentaux faisant fi de la sagesse vietnamienne!

C’est chouette, ces petites dames, leur palanche sur l’épaule, qui sillonnent la plage en proposant à manger. Quand quelqu’un a faim, elles s’assoient, plongent dans les casseroles fumantes de leurs paniers, en sortent un bon repas, le servent et attendent. Le repas fini, elles remballent tout en faisant attention de ne pas se brûler aux braises qu’elles transportent et s’en vont à la rencontre de l’affamé suivant.

Le trajet de Nha Trang à Saigon s’est fait en minibus (7 touristes, le chauffeur et le Vietnamien vomisseur de service!) en compagnie de deux gros beaufs bruyants, encombrants et mal élevés. Le père et le fils, qui venaient apparemment de Nouvelle Zélande, et n’hésitaient pas face au tourisme sexuel : on fonce…

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