12 juillet 2001

C’est parti pour Can Tho, ville du delta du Mékong. Enfin un vrai bus. Avec la musique à donf dans les oreilles, les slows d’enfer avec la vidéo (et oui…), des vendeuses de tout qui passent et repassent dans le bus, des gens assis dans l’allée et… très important, un moteur qui cale tout le temps. Ca fait tout de même plus vrai! Même si ça fout la trouille quand on est en plein milieu d’un carrefour à 2 X 4 voies!

Côté trouille, j’ai déjà eu ma dose vu que pour venir jusqu’à la station de bus à 6 ou 7 kilomètres du centre de Saïgon, on a du prendre des moto-taxis. Sans casque, bien entendu, ni jambière, ni armure, choses qui m’ont parues vraiment indispensables pendant cette demi heure de trajet qui a duré des heures… Slalom entre des centaines de scooters, les voitures, les camions, vélos et pauvres piétons, grillages de feux rouges (pourquoi en mettre? Pour la déco sans doute) contre-sens, frôlage de jambe voire touchage pour Lionel qui a maintenant un petit bobo. Je rectifie après m’être pris une grosse claque derrière la tête, il a failli avoir la jambe arrachée! Faudrait quand même pas minimiser les traumatismes. En plus, ça puait les pots d’échappements et ça piquait les yeux. C’est sûrement pour ça que le moto-taxi fonçait: 160 km/h! A moins que ce ne soit le compteur qui n’ait été pété et saute de 40 à au-delà de toute numérotation… On ne saura jamais. Bref, je suis descendue de la mob mouillée de transpiration de chaleur mais surtout de peur. Le bus, lui, a de gros pare-chocs, on se sent plus en sécurité.

Ils ont coupé la musique maintenant dans le bus. Mais il y a un type qui parle dans un haut parleur! Zut, on a dû se gourer de bus! C’est pour les touristes ça, les hauts parleurs! Bein non, en fait, c’est un marchand ambulant, et même qu’il vend des chemises “Adidas-Nike”. Je ne savais pas qu’Adidas et Nike faisaient des chemises en commun! Même pas de la contrefaçon… Il remballe les chemises et c’est le tour des montres qu’on peut claquer contre le bus sans dommages. Des “montres solides” quoi. On remballe, nouveau speech dans le microphone pour vanter l’article suivant: la montre calculette. “Allez, mesdames et messieurs, c’est une affaire! Et en plus elles sonnent, écoutez-moi ça!”. Et maintenant, les pendentifs à la chaîne extra solide qu’on peut frotter contre les angles du bus sans dégâts encore une fois!

Mais voilà que la vente perd soudain de son impact, fortement concurrencée par les ananas, l’eau, le pain, les oeufs de cailles, diverses boissons fraîches, gâteaux et plats préparés que nous proposent 30 vendeurs qui ont assailli le bus à la station essence. Décidément, l’appel du ventre restera toujours le plus fort! Nos vendeurs de camelote profitent de l’arrêt pour changer de bus, sans doute un qui retourne vers Saïgon, dit le perspicace chtit Lolo! Dois-je rappeler qu’il fait partie de l’élite qui s’étonne avec perspicacité de l’absence d’antennes paraboliques? Et que ne fait pas partie de l’élite de la perspicacité qui veut? Hein, dois-je le rappeler? Et c’est reparti pour les slows à donf sur la sono du bus. Vite, nos boules Quies!

Can Tho est une ville bien sympathique, avec un marché super. On a dîné dans la cantine locale une bonne sousoupe (Pho Bo) au boeuf et aux nouilles de riz, plus de la menthe, du citron, des germes de soja et plein d’autres herbes. Excellent. Et aussi un sandwich au pâté! Banh Mi Paté, c’est-à-dire “pain de mie pâté” avant que ce ne soit vietnamisé. Quel bonheur de sentir un vrai goût de pâté. Surtout que le sandwich à 2000 D (1 FF tout de même), il y avait dedans du pâté plus une sorte de pâté en croûte, plus une autre charcuterie, plus de la sauce, plus des concombres, plus des tomates et des autres légumes! Le tout dans un excellent petit pain bien croustillant! Miam miam! Partout sur les trottoirs on croise des petites dames qui font ses sandwiches “à tout”

Puis nous nous sommes arrêtés pour cause d’envie pressante de Coca. Et ça nous a permis de s’asseoir sur le trottoir sur les fameuses petites chaises de jardin taille enfant présentes partout au Vietnam, avec le couple de vietnamiens qui tenaient la boutique. Leurs enfants sont en Suisse mais reviendront d’ici 2 ou 3 ans n’ayant pu obtenir la nationalité (il y ont fait leurs études) et lui est fan de foot. C’était rigolo, on a même eu droit aux photos de famille. Bref, une petite ville sympa et fort accueillante. En plus, ici les motos taxi ont une charrette accrochée à l’arrière (genre pousse pousse mais derrière), ça fout vachement moins la trouille!

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